Libye : Ras Lanouf sous le feu de la contre-attaque

Publié le par muslimfrance.over-blog.com


Un insurgé hurle alors que des obus explosent à proximité près de la ville de Bin Jawad le 8 mars 2011.  

Un insurgé hurle alors que des obus explosent à proximité près de la ville de Bin Jawad le 8 mars 2011.  

Photo : Roberto Schmidt/AFP

Des insurgés libyens courent se mettre à l'abri lors d'un bombardement aérien à Ras Lanouf le 8 mars 2011.  

Des insurgés libyens courent se mettre à l'abri lors d'un bombardement aérien à Ras Lanouf le 8 mars 2011.  

Photo : Marco Longari/AFP

Alors que la communauté internationale planche sur les moyens d'une intervention en Libye, en vue de la réunion extraordinaire prévue jeudi et vendredi à Bruxelles, les forces fidèles à Mouammar Kadhafi continuent à mener des frappes aériennes, comme sur Ras Lanouf ce mardi.

Zone d'exclusion aérienne évoquée

Barack Obama et le Premier ministre britannique David Cameron ont évoqué au téléphone mardi "toute la gamme" des actions possibles face aux violences en Libye, dont l'imposition d'une zone d'exclusion aérienne, a annoncé la Maison Blanche.

Lors de cette conversation, MM. Obama et Cameron "se sont mis d'accord pour aller de l'avant dans la planification, y compris au sein de l'Otan, de toute la gamme de réactions possibles" à la situation en Libye, a indiqué la présidence américaine dans un communiqué. Ces mesures comprennent notamment "la surveillance, l'aide humanitaire, l'application de l'embargo sur les armes et une zone d'exclusion aérienne", a précisé la Maison Blanche.

Ras Lanouf, cible des forces régulières
Alors qu'une quatrième semaine de conflit s'ouvre en Libye, la localité de Ras Lanouf, la plus avancée des villes contrôlées à l'est par l'insurrection, a subi encore ce mardi d'intenses bombardements, rapporte l'AFP. Selon un journaliste de l'agence, au moins trois personnes ont été blessées dans des raids qui ont visé les installations pétrolières de la ville. Un journaliste de l'agence rapporte que six obus ont explosé en cinq minutes, à seulement quelques kilomètres à l'ouest de la ville.

Militaires tués à Zenten
Un témoignage rapporté par l'agence de presse, parle également de militaires libyens et d'hommes en uniforme, qui pourraient être des mercenaires, tués par les insurgés ce lundi à Zenten, à 145 km au sud-ouest de Tripoli. Selon lui, huit personnes seraient mortes dans cette localité tenue par les opposants au régime, dans laquelle le calme était revenu ce mardi matin, alors qu'il la quittait, a-t-il affirmé.

De l'autre côté de la Méditerranée et ailleurs, la situation libyenne mobilise. La réunion prévue en fin de semaine à Bruxelles devrait aboutir à un plan d'action, notamment en fixant les modalités d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus du pays. Une proposition qui recueille l'appui de plus en plus de responsables, notamment celui de la Ligue arabe, qui doit en discuter ce samedi. Initialement prévue vendredi, cette réunion a finalement été reportée à la demande de plusieurs ministres, a indiqué Hisham Youssef, chef de cabinet du secrétaire général de la Ligue.

Résolution et rencontres
Tandis que la France et le Royaume-Uni préparent ensemble un projet de résolution à soumettre dans les prochaines heures au Conseil de sécurité de l'ONU, le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, s'est entretenu avec ses homologues chinois, jordanien et émirati sur les options envisageables en Libye.

Rapport de forces
Sur place, l'armée loyaliste, mieux équipée et structurée, affronte une insurrection qui peine à avoir un plan d'action coordonné, semble-t-il. "Il n'y a pas de tactique, chacun agit dans son coin. Ce n'est pas terrible comme organisation", explique Mohammed Ali, arrivé de Benghazi, dont les propos sont cités par l'AFP. Pourtant les jeunes opposants inexpérimentés combattent aux côtés de militaires qui se sont rangés à leur côté, mais qui semblent avoir des difficultés à structurer l'action armée.

"Kadhafi doit partir"
Cependant cette action peut pâtir d'un manque d'organisation, la motivation des insurgés, semble, elle, suivre une direction bien définie. Pour Moustapha Abdeljalil, l'ex-ministre de la Justice qui préside le Conseil national mis en place dans le foyer de l'insurrection à Benghazi, le préalable à toute négociation est le départ de Mouammar Kadhafi. Au sujet des propositions qui auraient été faites par le régime pour mettre fin au conflit, Moustapha Abdeljalil répond : "Nous sommes évidemment favorables à mettre fin au bain de sang, mais il doit d'abord démissionner, puis il doit partir, et nous n'engagerons pas de poursuites pénales contre lui".
 

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